Nhem En veut son musée

Confronté aux propos de plusieurs anciens membres du personnel de S21 qui ne le reconnaissent pas comme le chef de l'unité des photographes, alors que depuis des années il clame le contraire dans les médias, Nhem En a expliqué à l'avocate de Khieu Samphan qu'après sa formation en Chine (sur laquelle on continue de s'interroger) il se considérait comme davantage expert, donc comme le chef. Une réponse qui a agacé le président de la cour Nil Nonn, qui a rappelé à Nhem En combien la hiérarchie khmère rouge était stricte et combien il était peu convaincant...(CETC)
Confronté aux propos de plusieurs anciens membres du personnel de S21 qui ne le reconnaissent pas comme le chef de l’unité des photographes, alors que depuis des années il clame le contraire dans les médias, Nhem En a expliqué à l’avocate de Khieu Samphan qu’après sa formation en Chine (sur laquelle on continue de s’interroger) il se considérait comme un expert, donc comme le chef. Une réponse qui a agacé le président de la cour Nil Nonn, lequel a rappelé à Nhem En combien la hiérarchie khmère rouge était stricte et combien il était peu convaincant…(CETC)

Alors que les juges et la défense de Khieu Samphan questionnaient de manière serrée la cohérence de ses propos et de son témoignage (lors des audiences mercredi 20 avril et jeudi 21 avril aux CETC), Nhem En a profité de la tribune judiciaire pour annoncer qu’il avait créé sa société et qu’une entreprise coréenne était prête à investir 5 millions de dollars afin qu’il puisse ouvrir son musée à Siem Reap. Ce musée sur l’histoire des Khmers rouges présentera les nombreuses photographies dont Nhem En tend un peu rapidement à s’accorder la paternité.
Ainsi malgré ses déconvenues successives, Nhem En persiste et signe. Rappelons qu’au début 2015, il s’était installé face à l’entrée du musée Toul Sleng pour y vendre ses mémoires, imprimées à compte d’auteur. Le ministère de la Culture lui avait refusé la vente de son livre dans l’enceinte du musée. Aussitôt il criait à la discrimination. Assurément, Nhem En ne manque pas de culot. Il se présente comme le chef des photographes de S21 (qu’il n’était pas, selon plusieurs anciens de S21 dont Duch) et en même temps il se proclame victime des Khmers rouges. Pourtant il leur a été fidèle jusqu’au bout. En 2013, lors de la cérémonie funéraire de Ieng Sary, le beau-frère de Pol Pot, il distribuait des cartes de visite sur lesquelles on pouvait lire : « membre khmer rouge 1975-1995 ». En 2009, l’homme tentait de vendre aux enchères une paire de sandales portées par Pol Pot et deux appareils photos qui auraient servi à photographier les détenus de S21. Prix de départ : 500 000 dollars. Jeudi 21 avril, Nhem En confirme même qu’il a essayé d’obtenir des ventes de ses reliques khmères rouges la modeste somme d’1 million de dollars. Sur le banc des accusés Khieu Samphan sourit. Comprenez bien les raisons de Nhem En (qui monnaye la moindre de ses interviews et qui était réticent à répondre aux CETC sans compensation financière) : c’est à cause de la crise financière, il a perdu beaucoup d’argent.
Nhem En avait mis de longues années à renoncer à son projet de musée « consacré à l’histoire » dans le fief khmer rouge d’Anlong Veng pas très loin de la tombe de Pol Pot. Finalement, il reprend son projet à Siem Reap, première ville touristique du pays. Ah ! L’odeur des dollars…

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