« J’ai beaucoup de regrets pour les gens bien qui sont morts et ceux qui sont peut-être moins bons et qui sont morts aussi. Mais je n’ai pas de regrets pour les gens mauvais qui sont morts »

Après Kar Savuth, François Roux prend le relais des questions de la défense à Mam Nay lors de sa dernière journée d’audience, le 15 juillet 2009. Une partie de ces questions s’orientent sur le recul que Mam Nay, ancien adjoint de Duch, porte sur le régime du Kampuchéa démocratique.


– Que pensez-vous aujourd’hui du Kampuchéa démocratique ?

– A cette époque-là les conditions de vie étaient marquées par l’insuffisance alimentaire et cela était le résultat de la guerre. Cependant il y avait un point positif, c’est-à-dire l’autonomie, la maîtrise de soi, d’après les normes de la discipline bouddhiste, c’est-à-dire l’autonomie, compter sur soi-même, cela est un point de vue extrêmement positif.

– Savez-vous monsieur Mam Nay combien de personnes ont été tuées à S21 ?

– Je n’ai pas l’obligation ni l’inclinaison de savoir cela.

– Savez-vous monsieur Mam Nay combien de personnes sont mortes au Cambodge pendant le régime du Kampuchéa démocratique ?

– Sur cette question aussi je suis encore plus ignorant. Je ne sais pas.

– Regrettez-vous monsieur Mam Nay d’avoir été interrogateur à S21 ?

– Avoir des regrets… Oui, j’ai des regrets, je dois le dire.

– Pouvez-vous développer ?

– A mon sens il y avait des gens bien et il y avait des gens qui avaient commis des délits. D’après ce que j’ai pu observer, il y avait moins de gens bien que de gens délictueux. Et donc j’ai des regrets pour ce qui est du petit nombre de gens bien.

– Est-ce que ça veut dire que vous n’avez pas de regrets pour ceux que vous mettez dans la catégorie des gens moins bien et qui ont été écrasés ?

– J’ai beaucoup de regrets pour les gens bien qui sont morts et ceux qui sont peut-être moins bons et qui sont morts aussi. Mais je n’ai pas de regrets pour les gens mauvais qui sont morts.

– Merci monsieur le témoin. Merci pour le procureur, si vous avez d’autres témoins comme celui-là, n’hésitez pas !

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