Le dimanche 6 décembre 2009, Vann Nath rencontrait dans la cour du musée de Toul Sleng une trentaine d’élèves de seconde venus de Hong-Kong qui venaient de prendre l’histoire des Khmers rouges en pleine figure. A ces jeunes d’environ 15 ans, Vann Nath faisait remarquer que les gardes de S21 avaient leur âge à l’époque. Silence dans l’assemblée. Puis un élève interroge : « Duch a demandé à être relâché à la fin de son procès. Selon vous, quelle peine mérite-t-il ? Si vous aviez été son juge, à quoi l’auriez-vous condamné ? »
Un sourire amusé effleure le visage de Vann Nath. « Selon moi, Duch devrait être condamné à un an de prison par détenu exécuté à S21. Combien a-t-il reconnu de morts au procès ? Plus de 12 000… Ca lui ferait au moins 12 000 ans de détention. » Il va de soi pour le rescapé de S21 que le nombre de morts est plus important, Duch n’ayant reconnu que les morts « documentés », dont les noms apparaissent sur les listes compilées par les procureurs.
Un autre crime à attribuer à lui et à ses semblables : la manipulation mentale de jeunes adolescents de 15 ans , leur dévoiement pour leur apprendre à torturer, à tuer, à nier toute humanité à leurs victimes. Que sont-ils devenus ? Que deviennent tous les enfants soldats à travers le monde ? Y aura-t-il jugemet un jour pour de tels crimes ?