Les juges de la Chambre de première instance publient jeudi 17 novembre 2011 leur décision jugeant Ieng Thirith inapte à un procès. L’ex ministre khmère rouges de l’Action sociale (l’équivalent des Affaires sociales), 79 ans, est atteinte d’une maladie dégénérative de type Alzheimer qui l’empêche d’exercer ses droits et d’assurer sa défense. Les cinq experts qui l’ont rencontrée en cette année 2011, et qui sont convaincus qu’elle n’a pas simulé, sont d’accord pour dire que son état ne va probablement pas s’améliorer au fil de la procédure (les troubles de mémoire par exemple…). La conséquence de cette décision, c’est que Ieng Thirith doit être libérée. Mais les juges cambodgiens ne sont pas d’accord pour qu’elle soit libérée tout de suite, estimant que son état pourrait s’améliorer. Ils proposent que Ieng Thirith soit hospitalisée, reçoive un traitement médical approprié et soit réexaminée six mois plus tard. Les juges internationaux déclarent, eux, qu’il n’y a aucune chance que l’état de santé de l’accusée s’améliore. Ils votent pour sa libération sans condition.
Le bureau des procureurs a fait appel de cette décision des juges. 48 heures après cette décision, le maintien en détention de Ieng Thirith jusqu’au résultat de l’appel était ordonné. Une décision finale doit être rendue sous 15 jours.
Hélas, trois fois hélas, la vie humaine est fragile et ne dépasse qu’exceptionnellement la centaine d’années. Si Iengh Thirith avait pu être jugée cela n’aurait pas ramené ses victimes à la vie mais soulagé celles et ceux qui ont souffert par sa très grande faute. Juger les coupables si longtemps après leurs crimes comportait ce risque, c’est sans doute pour celà que tant de bâtons ont été mis dans les roues de ceux qui voulaient organiser le procès des Khmers rouges reponsables du génocide. Si Dieu existe, ou si la justice existe elle n’échappera pas à une autre sorte de jugement. C’est la seule consolation qu’on peut avoir.