Ce mercredi 15 juillet, les procureurs inaugurent la série de questions au témoin. Ils partagent leur intervention en deux temps. D’abord Tan Senarong fait projeter des documents que Mam Nay authentifie : des photos, des aveux. Dès que les questions effleurent le sujet de la torture, Mam Nay garde le silence. William Smith se focalise lui sur les chiffres, en particulier le nombre de détenus vietnamiens interrogés par le témoin. La proposition romantique qu’il fait à Mam Nay d’un « nouveau départ », d’un temps de la vérité, est un échec. Le professeur de mathématiques calcule aisément que 20 à 30 détenus interrogés font bien un total inférieur à 50 comme déclaré aux co-juges d’instruction. William Smith a beau brandir le nombre de 144 détenus vietnamiens répertoriés à S21, Mam Nay ne répond pas s’il était le seul interrogateur pour les Vietnamiens et insiste pour garder le silence.
« Vous étiez un pilier »
En revanche le document « Nouveau plan de travail pour les branches interrogatoires pour une période de trois mois », que William Smith présente, démonte le discours du témoin qui minimise ses responsabilités. Ce document écrit de la main de Mam Nay contient un plan préconisant la fréquence des réunions des interrogateurs, la répartition de la charge de travail et la répartition des responsabilités. Y sont aussi mentionnées les responsabilités de Mam Nay. « Ce document répartit les interrogateurs en 11 groupes, eux mêmes à leur tour réunis en trois groupes avec Suon responsable des groupes 5,6,8, Men chargé des groupes 7, 9, 10 et 11 tandis que Pon prenait en charge les groupes 1,2 et 3. » William Smith conclut de ce document : « A l’époque où vous avez écrit ce document à S21, vous étiez pleinement familier de l’organigramme et de l’organisation de la section d’interrogation. Vous étiez un pilier, pas un individu isolé dans une maison où vous interrogiez. » La déduction ne convient pas à Mam Nay qui ne reconnaît pas avoir été chef des interrogateurs. Le carnet de notes de Mam Nay, un carnet de 396 pages tenu à l’époque par le témoin, aurait peut-être permis aux procureurs de creuser sur ce sujet, de démontrer. Malheureusement ils se contentent de le faire identifier, de chercher les conditions de sa rédaction. Aucun détail ne sera utilisé ni révélé au public.
« Apprendre à ne pas savoir »
Dans le temps qui lui était imparti, l’avocate du groupe 3 des parties civiles, Martine Jacquin tente de briser le secret dans lequel le témoin s’enferme. « Pourquoi il ne fallait pas savoir ? Qu’est-ce qu’il ne fallait pas savoir ? » questionne-t-elle après avoir appris que Mam Nay et sa femme, cuisinière pour le personnel de S21, ne parlaient jamais du centre de détention entre eux. « Apprendre à ne pas savoir, c’était conforme aux principes du parti. Nous n’avions pas à nous occuper de ce que faisaient les autres », justifie Mam Nay qui a craint, quand il a été nommé dans les aveux de Ly Phel (ancien professeur dont l’oncle était un de ses amis), de perdre la confiance de Duch et d’être arrêté. En khmer, Mam Nay lâche d’ailleurs que s’il a peur à ce moment-là, c’est parce que Duch est « tordu », au sens où le directeur de S21 tend des pièges.
« Mais pourquoi aviez-vous peur d’être arrêté puisque vous étiez un communiste converti, profond, honnête, vous travailliez avec la meilleure volonté du monde, […] pourquoi aurait-on pu vous emprisonner ? » Martine Jacquin glisse que peut-être la détention de certains prisonniers interrogés par le témoin n’était pas justifiée et aurait provoqué ces craintes. Mam Nay botte en touche : « Si quelqu’un était mis en cause, la personne mise en cause était dans de sales draps. » Point. « Qu’est-ce qui lui arrivait ? » tente l’avocate. Le vieil homme esquive. Il ne livrera rien sur le devenir des prisonniers pendant puis au-delà de l’interrogatoire. Il déclare qu’il ne comprend pas la question et requiert une fois de plus son droit à garder le silence. Quelques minutes plus tard il décrit la méthode de mastication comme une façon de répéter, répéter et répéter les questions aux détenus jusqu’à obtenir une réponse. L’exploitation approfondie du carnet de notes de Mam Nay, que les co-procureurs n’ont pas menée, aurait peut-être permis de donner des détails sur cette méthode d’interrogatoire a priori plus musclée que ce que veut laisser croire le témoin.
Le cas Phung Ton
Avant de se focaliser sur le cas de Phung Ton, ancien recteur des universités de Phnom Penh mort à S21, l’avocate du groupe 2 des parties civiles, Silke Studzinsky demande au témoin selon quels critères les prisonniers étaient classés comme importants ou non. « Les détenus importants, c’était les cadres d’un rang relativement élevé » expose Mam Nay. « Qu’en était-il des intellectuels de rang élevé ? » « Il n’y avait personne que l’on considérait comme étant intellectuel ou pas intellectuel. Dans les rangs du parti, une personne qui était un cadre supérieur était considérée comme détenu de rang important. C’était des gens qui avaient un rang au moins égal à celui de secrétaire ou chef de district. » Les intellectuels repérés par exemple au port de lunettes ou à la maîtrise d’une langue étrangère, doivent se retourner dans leur tombe d’entendre une telle version de l’histoire.
Phung Ton comptait parmi ces intellectuels. Mam Nay se souvient de lui débattant avec Son Sen avant la guerre. Mais, malgré l’identification de son écriture sur les aveux, les interrogatoires ne lui reviennent pas en mémoire. Silke Studzinsky fait afficher la photographie de Phung Ton, 54 ans, prise à S21, matricule 17. Sa fille, partie civile assise derrière les avocats, et la femme de Phung Ton, éclatent en sanglots. Voilà trente ans qu’elles attendent de savoir ce qu’il a vécu dans l’enceinte de S21. Elles savent déjà que Mam Nay a écrit les aveux, il confirme. En revanche, les annotations sur un bout de papier en première page sont de quelqu’un d’autre. Qui ? Mam Nay ne sait pas. A Kar Savuth, le témoin indique que le professeur « a fait des aveux spontanés ». Malheureusement personne n’intervient pour demander pourquoi un détenu qui fait des aveux spontanés reste en détention au moins six mois (la date de sa mort n’est pas connue)… En tout cas, la photographie de Phung Ton trouble Mam Nay qui l’identifie immédiatement.
Le travail de fond d’Alain Werner
La démarche de l’avocat du groupe 1 des parties civiles se différencie de celle de l’accusation ou des autres parties civiles. Alain Werner n’est pas là pour faire le procès du témoin, ni pour porter le cas particulier d’un de ses clients. Il centre ses questions sur les liens entre le témoin et l’accusé et sur le fonctionnement de S21. Il travaille sur le cas de Duch. Pour cela il épluche le dossier de l’instruction et les transcriptions du procès et fait confirmer par le témoin différents propos. Cinq points fondamentaux se dégagent de ses vingt minutes d’intervention.
Point 1 – Sur la responsabilité de Duch quant aux confessions
7 novembre 2007 (date de la déclaration de Mam Nay). Question : Après avoir consulté les confessions et avant de donner son avis sur ces confessions, est-ce que Duch devait demander à l’échelon supérieur avant d’annoter ces confessions ?
Mam Nay : D’après ce que j’ai observé, probablement après avoir consulté les réponses, il analysait les réponses pour voir si [la personne] devait être à nouveau interrogée ou si les confessions pouvaient être envoyées en haut. Et si elle devait être réinterrogée, Duch annotait pour réinterroger.
– En général combien de jours fallait-il à Duch pour répondre à une confession ?
– Certaines fois longtemps, d’autres fois rapidement mais jamais plus d’une semaine.
– Dans quel cas Duch envoyait-il une confession à l’échelon supérieur ?
– D’après ce que je savais, probablement une fois que Duch estimait cela suffisant et que la confession était appropriée. Alors il l’envoyait à l’échelon supérieur.
Mam Nay confirme ses propos et nuance : « Ce ne sont pas des faits ici mais l’analyse que j’en fais. »
Point 2 – Sur les listes et arrestations de prisonniers
14 février 2008. « Je savais que la liste des prisonniers était envoyée au Centre qui prenait la décision et cette liste était celle établie par les interrogateurs. D’après ce que j’ai pu conclure, selon la loi le Centre envoyait les confessions à la base. La base suivait avant d’arrêter les prisonniers. Parfois la base les envoyait elle-même, parfois S21 allait les chercher. »
Là encore Mam Nay assure que cela est conforme à la vérité. « La liste des prisonniers était établie par les interrogateurs qui donnaient les noms de ceux qui avaient été mis en cause dans les aveux de ceux qui étaient interrogés », complète-t-il.
Point 3 – Sur la possibilité d’aider des détenus
7 novembre 2007. Question : Il y avait donc des arrestations commises à S21 telles que suggérées par Duch et autorisées par l’échelon supérieur ?
Mam Nay : Il fallait que ce soit comme ça pour être fait.
– Quant aux personnes que vous souhaitiez aider, y avait-il des personnes que vous souhaitiez aider mais que vous ne pouviez pas aider ?
– Des personnes autres que celles de l’unité, celles qui ont rejoint la révolution avec moi. Dès que Duch me disait quelque chose, je pouvais les protéger car Duch écoutait mon avis. Et si quelqu’un n’avait pas fait la révolution avec moi, je n’aurais pas osé le défendre.
– La dernière fois que vous avez raconté avoir vu l’un de vos étudiants être en difficulté, mais dans l’impossibilité de pouvoir l’aider, comment cela s’est-il passé ?
– Concernant mon étudiant que je n’avais pas osé aider, la base l’avait déjà arrêté et envoyé. […] Si je l’avais su avant, […] j’aurais pu garantir qu’il était l’un de mes étudiants.
Devant la cour ce 15 juillet 2009, Mam Nay confirme. « Si je voulais défendre ces personnes, c’est parce que j’étais épris de justice et qu’il s’agissait de personnes innocentes. […] Puisque c’était des personnes que je connaissais, je les défendais. Pour les personnes que je ne connaissais pas, je n’étais pas à même de les aider en quoi que ce soit. »
Point 4 – Les rapports et l’efficacité de Duch
7 novembre 2007. Question : A cette époque, Duch avait-il le droit de proposer à l’Angkar supérieur d’arrêter des personnes extérieures à S21 ?
Mam Nay : Duch avait la possibilité de faire des rapports sur des cas qu’il connaissait personnellement. […] Duch était très rapide pour faire des rapports.
Le témoin confirme encore. « Duch avait pour intention que l’échelon supérieur puisse examiner la situation. »
Point 5 – La torture employée par Mam Nay
Février 2008 lors de la reconstitution à S21. Alain Werner donne le contexte : ils sont dans une salle du bâtiment D où sont présentés des instruments de torture. « L’accusé a expliqué sur place que le choix des instruments de torture relevait des seuls interrogateurs », précise l’avocat puis il lit la déclaration du témoin : « Le témoin Mam Nay déclare qu’il n’utilisait que le bâton et les fils électriques. » Sur ce point, le témoin garde le silence. Il a dit la veille qu’il n’avait jamais pratiqué la torture.
Duch fustige son ancien camarade
Quand Duch prend la parole pour faire part de ses commentaires, il commence par expliquer qu’il avait une préférence pour le camarade Pon, interrogateur, plutôt que pour Mam Nay parce que Pon faisait mieux son travail. Il évoque les confidences faites au premier lors de ses fiançailles, confidences qu’il n’aurait pu faire à son chef des interrogateurs. Quels potins ! C’est à croire qu’il ne s’agit pas d’un procès pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité !
Enfin il revient au procès, aux documents écrits par Mam Nay et à ses déclarations. Il lui fait la leçon, d’une voix ferme et contrôlée mais ses gestes vifs, saccadés trahissent une tension. Nombre de spectateurs imaginent soudain le Duch directeur de S21, autoritaire, cassant. La violence est dans le ton et dans le regard impitoyable. Mam Nay sourit tandis que l’accusé contredit certaines de ses affirmations (par exemple qu’il n’y ait pas d’annotations de la main de Duch ou de Nat dans son carnet de notes est faux, Duch cite la page de référence). Duch se pose en exemple à suivre.
« Quand vous dites qu’il s’agit d’une écriture similaire à la vôtre, n’ayez pas peur de dire la vérité. […] Vous voyez bien que moi-même j’accepte la responsabilité de tous les crimes qui ont été commis à S21. Nous sommes ici jugés par l’histoire et vous ne pouvez pas couvrir un éléphant mort avec un panier. N’essayez donc pas ! Je suis prêt à répondre des actes, des crimes que j’ai pu commettre et je souhaiterais que vous fassiez la même chose. Et naturellement dans un esprit humanitaire, il faut que nous révisions nos positions puisque plus d’un million de personnes sont mortes. Ces personnes ont péri entre les mains des gens du PCK. Qui étaient ces gens au PCK ? J’en étais et vous-mêmes en étiez aussi ! Sur le plan émotionnel nous sommes responsables des crimes qui ont été commis et nous n’avons pas le droit en réalité de dire que la ligne politique était mauvaise. Nous devions à l’époque suivre la ligne politique. Si on compare la politique du PCK à l’époque et les aspects humanitaires, on comprend que c’était deux choses incompatibles. »
La recherche de la vérité
Duch rafraîchit encore la mémoire de son second en lui rappelant que Chao Seng était bien avec Mam Nay à S21 contrairement à ce que Mam Nay a prétendu toute la journée.
« Et s’agissant de Phung Ton, l’un et l’autre reconnaissons qu’il a été notre professeur, n’est-ce pas ? Je ne vais pas ici entrer dans le détail de pourquoi j’aimais beaucoup le professeur Phung Ton mais devant les parties civiles, l’épouse et la fille de l’intéressé, je peux répéter ce que j’ai déjà dit : ce que nous essayons de faire c’est essayer d’établir la vérité de ce qui s’est passé, de ce qui est advenu par exemple du professeur Phung Ton. Aujourd’hui le monde et le peuple cambodgien cherchent à connaître la vérité et je crois que c’est une chance unique pour nous de mettre ensemble les morceaux du puzzle. […] Les parties civiles souhaitent savoir quand il est mort et où ses cendres reposent peut-être. Il serait bon de pouvoir retrouver cet endroit. Je crois qu’ici le communisme n’a pas à nous obscurcir l’esprit et à entraver la recherche de la vérité. Peu importe la position que nous avions à l’époque vis-à-vis du parti communiste, ce que nous cherchons aujourd’hui, c’est la vérité. »
Des larmes inattendues
Le discours de Duch est d’une redoutable efficacité, une vraie machine à convertir au remords. Quand il est relancé à l’appel de Silke Studzinsky sur le cas de Phung Ton, Mam Nay flanche. « Je voudrais exprimer mes regrets à la famille du professeur Phung Ton. Pour autant que je sache, sa femme est la fille de monsieur Im Tuy, mon grand-père adoptif [Im Tuy a aidé Mam Nay, il s’agit d’une adoption de coeur, pas d’une adoption officielle]. » Brusquement l’émotion le saisit, il craque. Le mort a-t-il retrouvé son humanité aux yeux du tortionnaire ? Mam Nay attrape son krama pour sécher les larmes qui coulent derrière ses lunettes. L’équipe audiovisuelle s’empresse de cadrer en plan large pour que personne ne voit cette scène inattendue de trop près. En salle de presse, les Cambodgiens rient.
Les regrets de Mam Nay ne sont pas adressés au peuple cambodgien mais tournés avant tout vers ses proches. « J’éprouve beaucoup de regrets, c’est une chose. J’éprouve beaucoup de regrets parce que j’ai aussi perdu des frères et des parents qui ont souffert sous le régime ainsi que ma femme et mes enfants qui sont également morts. Je crois que ça a été une situation de chaos et il ne nous reste rien d’autre qu’à regretter. Beaucoup de Cambodgiens ont péri sous le régime du Kampuchéa démocratique, ces regrets sont partagés par beaucoup et si on parle en terme de religion c’est notre karma qui en souffre. Aujourd’hui j’essaye de trouver un soulagement dans la foi et le karma. »
La famille de Phung Ton n’en saura pas davantage. « Il est impossible de donner plus d’informations, justifie l’ancien interrogateur, ce serait un peu comme tirer dans le noir. » Cependant, la lecture du dernier paragraphe des aveux de Phung Ton, demandée dans la matinée par Silke Studzinsky est intéressante. Voici en quels termes Mam Nay conclut cette courte confession de 4 pages : « justice sociale, égalité, bonheur pour tous, prospérité, défense de la patrie à tout prix et le communisme version khmère… Phung Ton est un communiste très sincère car ces principes lui sont chers. » L’avocate demande au témoin ce qui aurait dû découler d’une telle conclusion, élogieuse pour le prisonnier. Devait-il être considéré comme un ennemi de la révolution ? Mam Nay fuit, ses réponses sont abstraites. A-t-il pris un risque en écrivant une conclusion favorable au détenu ? En tout cas il refuse de charger son supérieur. Néanmoins la question se pose : qu’a fait Duch ? Qu’a-t-il ordonné ?
Le cauchemar de Lot Pha
Dans la salle, le public réagit peu. En revanche, à l’extérieur, la séance judiciaire réveille un passé douloureux. Lot Pha, 49 ans, s’assied sur une chaise de la salle d’accueil pour digérer sa colère. « Le tribunal laisse trop de droits à ces témoins. Ils ont le droit de ne pas répondre, de détourner les questions. A S21, les détenus n’avaient pas le droit de ne pas répondre ! C’est n’importe quoi ! S’il n’y avait pas de vitre, je lui casserais la gueule à cet homme ! Pourquoi dit-il qu’il ne se souvient de rien après tout ce qu’ils ont commis ?! » Lot Pha feuillette nerveusement le livret de présentation du tribunal tandis que ses yeux rougissent. « Je ne voulais pas venir. Je ne voulais pas me souvenir de tout ça. Après mûre réflexion, je me suis dit qu’il fallait que je le vois une fois dans ma vie. Mais je ne voulais pas de cette colère qui monte en moi. » Lot Pha ne voulait pas non plus de la douleur qui l’envahit en pensant aux morts, à ses parents, à sa famille, à ceux qu’il a vu emmenés dans des camions, à ceux qui ont été ensevelis dans des fosses sanglantes.
Le public au rendez-vous
Sothik, lui, approuve ce « trop de droits ». « C’est un tribunal de luxe », qui coûte cher et qui traîne en longueur. Il considère néanmoins que juger Duch vaut mieux que rien. Il compte revenir avec son fils de 9 ans pour lui faire comprendre ce qu’est un tribunal et comment fonctionne la justice. Il n’aurait pas eu la même initiative dans un tribunal cambodgien normal. La découverte n’a pas non plus déçu Sarith, 30 ans, qui a rangé ses sudoku au placard et s’est laissé captiver par les débats. Qui prétend que ce procès n’intéresse pas les Cambodgiens ? Ils sont de plus en plus nombreux à assister aux audiences. Depuis le 30 mars 2009, date d’ouverture du procès sur le fond, plus de 12 000 personnes sont venues, soit une moyenne de 1 000 personnes par semaine. C’est bien au-delà de n’importe quel tribunal à composante internationale. De la même manière, la présence constante et régulière des parties civiles dans le prétoire est unique.
C’est une bonne nouvelle que de plus en plus de Cambodgiens assistent aux audiences. C’est intéressant de trouver dans les articles de temps à autre les impressions du public.
Encore une fois, je suis épaté par l’exhaustivité et la clarté du compte rendu ainsi que par les quelques commentaires personnels. Merci.
Et quelle bonne nouvelle de savoir que les Cambodgiens s’intéressent et viennent en grand nombre au procès. C’est une réponse aux détracteurs, étrangers et Cambodgiens!
Les médias français (et autres occidentaux?) feraient bien de s’y intéresser un peu plus aussi.
Je suis tout à fait d’accord avec Daniel sur la qualité de ce travail, sur la bonne nouvelle de la présence d’un nombre de plus en plus grand de Cambodgiens aux audiences … Comment faire pour que les médias occidentaux s’y intéressent enfin à la hauteur de l’importance de l’évènement pour l’humanité ?