Quand le juge Ya Sokhan demande à Duch combien il y avait de bureaux de sécurité sous le régime khmer rouge et comment ils étaient classés, Duch raconte qu’il s’est rendu dans une prison de Kompong Thom, supervisée par un membre de sa famille, un jour qu’il ramenait sa mère dans cette province (le 1er janvier 1976, assure-t-il avec une mémoire stupéfiante).
Il a aussi été au courant de l’existence d’une autre prison, M99. « Mon supérieur m’a demandé d’y envoyer Ham In [prisonnier à M13] pour purger une peine là-bas », dit l’accusé.
« Avant d’arriver aux CETC, je ne connaissais que deux bureaux de sécurité. »
La déclaration est si étonnante que le juge Jean-Marc Lavergne fait répéter à Duch pour s’assurer qu’il n’y a pas un problème de traduction. Duch confirme : la première prison, c’était lors d’une visite personnelle, la deuxième était sous l’autorité de son professeur Son Sen. « Il m’a ordonné d’envoyer les victimes de M13 à M99. »
Une déclaration difficile à croire, d’autant que dans ces audiences se dessine la relation étroite entre Duch et Son Sen. Duch pouvait-il vraiment ignorer les autres prisons dont le DC-Cam chiffre le nombre à 196 (hors S21) ?