L’accusé a demandé à revenir sur le terme « kamtech » au cours de l’audience de ce lundi 18 mai. D’abord pour dire que sous Son Sen, c’était plutôt ce mot qui était employé. Ensuite pour insister sur le fait qu’il n’avait pas eu l’initiative du mot. Enfin, pour rappeler que son emploi sous-entendait d’emblée « pas de remise en liberté », « pas de procédure judiciaire ». « La politique d’écraser les ennemis était claire : personne ne pouvait violer cette politique », insiste-t-il avant de rappeler qui pouvait décider de leur élimination. Et la répartition des rôles était stricte. « Les personnes non habilitées à appliquer la politique du parti auraient été décapitées si elles avaient tenté de le faire. »
Par la même occasion, l’accusé se fend d’un rappel de vocabulaire : le comité permanent, dont Pol Pot était le secrétaire, était aussi dénommé :
- – Angkar
- – Le centre
- – Le parti
« Ultérieurement, le peuple cambodgien fait référence à ces entités sous le nom de ‘dirigeants Khmers rouges’ et les CETC sous le nom de ‘principaux responsables ou dirigeants du Parti communiste du Kampuchea. »
Le juge Lavergne tente de basculer du sens politique de kamtech au sens littéral, et interroge Duch sur la différence entre « écraser » et « résoudre ». « Dans la pratique, ces deux termes ne sont pas différents, répond Duch. La seule différence c’est qu’à l’époque des faits, à M13, peu d’importance était portée à ce qu’il advenait des cadavres. Mais ces termes véhiculent le caractère secret. S’agissant du terme ‘résoudre’, il me semble qu’il s’agit là d’un terme plus politique. »