L’échange entre l’avocat de la Défense François Roux et l’expert Craig Etcheson sur la question du choix de Duch est revenue à deux reprises au cours de la journée d’audience du 28 mai.
La première fois, François Roux conduit Craig Etcheson a reconnaître que quelqu’un qui n’allait pas dans le sens du Parti risquait des mesures disciplinaires voire la mort. « Dans le Kampuchéa démocratique, si on faisait le choix de ne pas obéir, on avait quelques problèmes qui pouvaient aller jusqu’à la mort ? » « Sans aucun doute », répond l’expert.
Le deuxième échange sur le même thème a lieu en fin d’audience, alors que la défense vient de fouiller et d’argumenter sur la culture du secret, l’obéissance, le régime de terreur, le respect strict de la hiérarchie…
– Duch avait-il le choix ?
– On a toujours des choix possibles
– Vous êtes d’accord qu’aujourd’hui il est toujours en vie ?
– Oui
A cet instant, Alex Bates n’y tient plus et intervient :
– Un certain nombre de questions posées par la défense implique qu’il n’y aurait que deux choix pour les membres du PCK : la mort ou le devoir. Peut-être faudrait-il demander à l’expert s’il y avait un troisième choix possible, à savoir la fuite.
François Roux s’offusque de cette intervention : « L’heure n’est pas au réquisitoire ! »
Alex Bates ne finira pas cette partie de ping-pong car il arrive en fin de contrat, quitte le Cambodge et passe le relais à un autre co-procureur.