Des documents de derrière les fagots
Le bureau des co-procureurs inaugure la matinée par une double requête.
La première : que soit versé au débat un entretien réalisé par le Centre de documentation du Cambodge (DC-Cam) avec le témoin du jour en date du 13 février 2009. Problème : les parties civiles ont reçu très tardivement une version en anglais. L’avocat Alain Werner concède même qu’il a découvert l’entretien la veille de l’audience. Quant à la défense, elle réitère ses arguments selon lesquels les propos n’ont pas été recueillis par une personne assermentée mais par une ONG.
La deuxième requête des co-procureurs concerne les fameux extraits vidéo livrés par le gouvernement vietnamien au DC-Cam dont la défense conteste l’utilisation au sein de la cour depuis des mois, avec ténacité. Les co-procureurs voient-ils une brèche dans l’absence de François Roux, adversaire farouche sur ce sujet ? Toujours est-il que William Smith insiste pour que le témoin donne son opinion sur cette vidéo et même l’authentifie. « Nous pensons que Norng Chanphal est bel et bien l’enfant qui se trouve sur cette vidéo », explique William Smith. La défense objecte, les parties civiles soutiennent le bureau des co-procureurs et zou ! suspension de séance de 45 mn pour que les juges délibèrent.
Les juges bottent en touche
La cour reprend place. Le président annonce que la première requête des co-procureurs est rejetée. Motif : « La déclaration a été prise le 13 février 2009. Les co-procureurs sont en possession de ce document depuis plusieurs mois en khmer et ne l’ont déposé qu’aujourd’hui. Ce versement tardif n’a pas permis aux parties, en particulier à la défense de disposer de suffisamment de temps pour se préparer. »
Pour ce qui concerne la deuxième demande, les juges bottent en touche alors que le débat est ouvert depuis le début du procès. La juge Silvia Cartwright énonce ainsi leur non-décision : « La Chambre note que ces séquences vidéo sont versées au dossier, elle note aussi qu’elle n’a pas encore statué pour ce qui est de savoir si ces séquences-vidéos doivent être produites devant la Chambre ou non. » Les arguments des co-procureurs sont de nouveau mentionnés :
– « Il s’agit là des seules images dont on ait connaissance et dans lesquelles apparaîtrait Toul Sleng à une date proche du moment où ces bâtiments servaient de prison au régime du Kampuchéa démocratique. »
– « Elles corroborent différents témoignages selon lesquels les enfants des cadres arrêtés étaient également arrêtés à S21. »
– Elles corroborent les conditions de vie inhumaines.
La juge Silvia Cartwright pose alors une question de bon sens. Les autres éléments du dossier ne suffisent-ils pas pour de telles preuves ? William Smith insiste. Cependant la cour a déjà décidé de ne rien décider : le témoin sera entendu d’abord, peut-être souhaitera-elle ensuite voir un passage de ces vidéos.
Les larmes du souvenir
Norng Chanphal s’installe timidement face à la cour. Tendu, il se concentre sur ses réponses. Fils du cadre khmer rouge Norng Chen, menuisier, et d’une agricultrice, Mom Yoeuv, il déclare avoir quatre frères et trois sœurs. Il livre un récit succinct de son passé. « Après 1975, j’étais très jeune, mais je sais que nous vivions dans une coopérative [dans la province de Kompong Speu]. » Son père est envoyé à Phnom Penh par sa hiérarchie. « Ma mère attendait son retour, elle disait souvent que ça prendrait au moins trois mois avant qu’il revienne. » Le père ne donne aucune nouvelle. Finalement, c’est Chanphal qui est emmené à S21 avec sa mère et son petit frère Chanly, de quatre ans son cadet. Ils voyagent jusqu’à Phnom Penh en jeep, en compagnie de deux femmes avec leur nourrisson. « Cela faisait 5 enfants », déclare Norng Chanphal en faisant une erreur de calcul.
A Phnom Penh, ils stoppent à la gare pendant trois jours. Sa mère est malade, ses jambes enflent, elle cherche un remède traditionnel. Le soir du troisième jour, ils sont conduits, toujours en jeep, à S21. « Ils ont forcé ma mère à descendre de la jeep, elle n’était pas en très bonne santé. Ils lui ont crié dessus, ils l’ont menacée et moi j’étais terrifié. »
Norng Chanphal se tait. Le président de la cour doit le relancer. « Ensuite on nous a envoyé dans le centre, dans le bureau il y avait une salle avec des murs blancs, il y avait un appareil photographique. On a dit à ma mère qu’on allait prendre sa photo et qu’on allait lui donner un numéro pour prendre cette photo. »
De nouveau, Norng Chanphal se terre dans le silence. De nouveau Nil Nonn le questionne sur la manière dont elle a été traitée. « J’ai remarqué qu’ils l’ont poussée, ils l’ont menacée […] et moi j’étais terrifié. » Chanphal n’y tient plus, il est submergé par l’émotion, il s’effondre en larmes.
Le président intervient afin que le témoin maîtrise ses émotions. Alain Werner, avocat du groupe 1 des parties civiles, propose 5 mn de pause pour que le témoin se ressaisisse mais celui-ci préfère poursuivre. Au terme de cette partie de l’audience, une question surgit : si une femme était prise en photo, est-ce que ses enfants l’étaient aussi systématiquement ou non ? Quand vient son tour, Martine Jacquin, avocate du groupe 3 des parties civiles, lui demande s’il a été photographié ainsi que son frère. Le témoin répond un non ferme mais la description rapide qu’il fait de son petit frère ne comprenant rien à ce qui se passe et jouant quelque part pendant la photo, ne colle pas à l’austérité et à la terreur en cours à S21.
Le traumatisme de la séparation
La première nuit, les enfants la passent avec leur mère. Norng Chanphal confirme dans l’après-midi qu’il n’y a aucun autre détenu à leur arrivée : « La pièce était vide, sauf pour nous, ma mère, moi-même et mon petit frère et les deux autres femmes. Donc c’était juste notre groupe dans cette pièce vide. » Au dernier étage du bâtiment C.
Le lendemain, Chanphal et son frère sont envoyés à l’arrière du bâtiment, dans un atelier situé à côté du hangar à cochons.
« Au cours de la dernière journée, je jouais dehors. Une femme s’occupait de nous. Ma mère était au deuxième étage. Elle avait les mains accrochées aux barreaux de la fenêtre, elle me regardait, elle n’a pas dit un seul mot à notre adresse. » Après avoir entendu les témoignages de Vann Nath, Chum Mey et Bou Meng confirmant que les prisonniers n’étaient pas autorisés à bouger d’un centimètre en cellule à moins de demander l’autorisation aux gardes, cette image de la mère à la fenêtre est troublante. Mais après tout, les femmes n’étaient pas attachées à S21, alors pourquoi pas ?
De son côté, Martine Jacquin, demande des précisions sur ce que Norng Chanphal faisait pendant la journée. Jeu ou travail ? « A l’arrière du bâtiment, on n’était pas censé déambuler. Il y avait une femme qui s’occupait de moi et qui me disait de n’aller nulle part. Je comprenais qu’elle avait peur des gardes. Moi aussi. Comme j’avais vu ma mère se faire frapper, j’ai compris qu’il ne fallait pas que je me mêle des affaires des autres parce que je subirais le même traitement. »
« Je vous invite à être fort »
L’évocation du dernier regard de sa mère brise encore Norng Chanphal. Le président, toujours aussi mal à l’aise avec l’émotion, mais davantage sensible, tente de remonter le témoin, non sans maladresse : « Monsieur Norng Chanphal nous vous rappelons d’être fort, de reprendre vos esprits, de vous calmer car c’est le moment qui vous est offert de partager votre souffrance, de dire ce qui s’est passé, ce que vous avez vécu pendant la période du Kampuchéa démocratique, vous et vos parents. Si vous ne pouvez pas contrôler vos émotions, si vous n’êtes pas capable d’exprimer vos souffrances et si vous n’êtes pas capable de décrire les épisodes que vous avez vécu et en particulier si vous n’êtes pas capable de décrire les actes inhumains que vous et votre famille avez subis, vous n’allez pas être en mesure de pouvoir parler de ces événements devant la chambre. Nous pouvons faire une pause pour vous permettre de reprendre votre calme. Cependant nous ne serons pas en mesure ultérieurement d’entendre votre témoignage et les crimes ainsi que les actes inhumains dont votre famille a souffert ne pourrons être communiqués, ne pourront être décrits à la chambre. Je vous invite à être fort, à reprendre vos esprits et à faire de votre mieux pour vous souvenir de tous les événements que vous avez vécus. Nous espérons que quand vous aurez partagé cela, vous vous sentirez soulagé. »
Les bribes d’une mémoire d’enfant
Norng Chanphal reprend son récit sur le quotidien dans la prison en se basant sur des bribes de mémoire. Les enfants sont à l’époque nourris de gruau, deux fois par jour. Mais il se rappelle qu’il avait toujours faim. Ils dorment à l’arrière du bâtiment, dans un atelier. Il ne se souvient pas s’être jamais lavé à S21. Combien de temps passe-t-il dans ce centre de détention ? « Je ne peux me rappeler pendant combien de temps je suis resté. D’après ce que je crois comprendre, ça n’a pas été pendant une longue période parce que nous vivions derrière le bâtiment et il y avait beaucoup de moustiques. Si j’étais resté longtemps, je serais peut-être tombé malade et je serais peut-être mort. Mon séjour à l’atelier ne s’est probablement pas étendu sur une longue période. » Sa date d’entrée reste aussi floue que son temps de détention.
Caché dans S21
Lorsque S21 se vide à l’approche des troupes vietnamiennes, Norng Chanphal se cache derrière des meubles brisés et des piles de vêtements, à l’arrière des bâtiments. Il refuse de s’enfuir comme le lui conseille la femme qui le surveille et qui déserte sur le champ. « Je me suis dit que je voulais rester. Si je partais, ma mère ne pourrait plus me trouver. » De son côté, il la cherche même. Il monte dans la pièce où il l’a vue pour la dernière fois : personne. Il parcourt le bâtiment d’à côté. « Là j’ai vu des corps par terre. Ils étaient peut-être morts mais les corps n’étaient pas gonflés. J’ai vu les corps sur les lits et il y avait du sang. Ça m’a fait peur et j’ai continué à courir et à pleurer en cherchant ma mère. J’ai eu très peur quand j’ai vu une personne enchaînée au lit. »
Une libération en deux temps
Concernant sa libération, Chanphal évoque dans un premier temps deux soldats qui pénètrent dans S21 et découvrent les enfants. L’un parle khmer, l’autre vietnamien. Celui qui parle cambodgien demande à Chanphal qui est son père. « Je leur ai dit que je n’étais pas le fils de Pol Pot, que j’avais mon propre père et ma propre mère. » Chanphal connaissait-il le nom de Pol Pot à l’époque, est-ce que la formule était déjà dans la question ou est-ce une reconstruction a posteriori de ce qu’il leur dit en substance ? On ne saura pas, personne ne relève. Ces deux soldats remarquent que les enfants n’ont pas mangé depuis longtemps. Seul Chanphal a pu avaler un gruau moisi. Ils préparent du riz et tuent un canard de la basse-cour pour le cuisiner. « Après avoir préparé ces aliments, ils sont partis à la hâte. »
Dans un deuxième temps des troupes cambodgiennes et vietnamiennes entrent dans le centre de torture et emmènent les enfants à l’hôpital. « Nous pouvions à peine marcher », précise Norng Chanphal. Sur les cinq enfants qui restaient à S21, un nourrisson est mort de faim. Le témoin a été marqué par les fourmis qui couraient dans sa bouche et ses oreilles. Lui, compte parmi les quatre autres avec son frère cadet, « une fille plus jeune de 3 ans qui comprenait ce que je lui disais » et qui pouvait marcher, et un jeune garçon, le frère de cette petite fille. »
Après l’hôpital, Norng Chanphal est envoyé dans un orphelinat, son petit frère aussi. Les deux autres sont transférés dans un orphelinat pour bébés. « Ils ont été enregistrés comme étant mes sœurs. […] Elles ont été adoptées par des familles allemandes. » Un problème de traduction explique sûrement que d’abord Chanphal parle d’une fille et d’un garçon ensuite de deux filles.
L’enfant et la propagande
La juge Silvia Cartwright demande au témoin s’il se rappelle avoir été photographié ou filmé par les troupes vietnamiennes à S21. « Je ne suis pas sûr de me rappeler. J’ai vu beaucoup de personnes armées. […] Je ne savais pas si des photos étaient prises ou si on tournait un film. Je me rappelle qu’on nous a emmenés à ce moment-là de la prison de Tuol Sleng. » Quand le juge Jean-Marc Lavergne lui demande s’il se souvient d’un film tourné ultérieurement, le témoin ne comprend pas la question et n’y répond pas, à deux reprises. Le juge ne tente pas de troisième round. Personne n’intervient non plus pour savoir si Chanphal est le jeune Phal qui témoigne au tribunal populaire révolutionnaire qui siège à Phnom Penh en août 1979 pour juger pour crime de génocide « la clique Pol Pot-Ieng Sary ». Quand on y regarde de plus près, les noms correspondent mais les déclarations diffèrent amplement [voir l’extrait de la déclaration de 1979].
Reconnu par le forgeron
Les parties tentent de vérifier que cet enfant a vraiment connu S21. Comment pouvait-il être sûr d’avoir été à S21 ? « J’ai pu reconnaître la clôture [en y retournant en 1979] », justifie-t-il. A-t-il eu un contact avec les détenus des ateliers de peinture ou autre ? « Une des personnes âgées, peut-être ferronnier, m’a vu et reconnu. Après la libération, il m’a dit qu’il fabriquait des entraves. A l’époque, ils étaient quatre à travailler dans l’atelier. » Il s’agit de Roy Nea Kong, dit Ta Kong. Le vieil homme qui avait raconté au jeune Chanphal d’où venaient les piles de vêtements derrière lesquels il s’était caché, est décédé en 1986. Les parties demandent nombre de descriptions de localisation : la cellule, l’atelier, le portail principal, les cadavres… Norng Chanphal s’efforce d’être précis, avec difficulté.
Duch conteste que Norng Chanphal soit survivant
Les déclarations de l’accusé et de son avocat Kar Savuth jettent le trouble en fin d’après-midi car Duch reconnaît « les souffrances et les épreuves infligées à monsieur Norng Chanphal ». Il admet que son père, Norng Chen, a bien été exécuté à S21. Le co-procureur William Smith a d’ailleurs fait identifier par le témoin la biographie de son père sur l’écran du tribunal. En revanche, concernant la mère de Norng Chanphal, Duch doute de son incarcération à S21. « Je ne dispose d’aucun document pour en dire plus. […] Peut-on retrouver la biographie de la mère de Norng Chanphal ? » Une fois de plus l’accusé s’en remet aux documents pour prouver. Si les documents n’existent pas, c’est que la mère du témoin est morte ailleurs.
« Mon client ne reconnaît pas que Norng Chanphal soit survivant de Tuol Sleng pour les quelques derniers jours parce qu’il y avait des règles très strictes en vigueur à S21 et notamment un ordre datant du 2 ou 3 janvier 79 donné par Nuon Chea en personne afin que toute personne détenue à S21, homme ou femme, adulte ou enfant soit éliminée, et il n’est resté personne de vivant à S21 sinon les quatre soldats qui avaient tué le journaliste américain dont on n’avait pas encore obtenu les aveux. C’était les seuls prisonniers encore en vie à S21. Et l’accusé m’a confirmé que personne n’aurait objecté à des ordres venus d’en haut. »
Norng Chanphal écoute crispé.
Kar Savuth poursuit avec des arguments qui auraient dû susciter une réplique de l’accusation et des parties civiles. « Après 1979, il est retourné chercher une photo de sa mère et n’a pas pu la trouver. Mais les gens qui sont retournés à S21 ont trouvé les photos ! Alors comment se fait-il qu’on n’a pas retrouvé la photo de la mère du témoin ? Et sur un autre point, nous avons une liste de 12 380 personnes éliminées à S21 mais on ne retrouve pas dans ces listes le nom du père ou de la mère de monsieur Norng Chanphal alors comment pouvons-nous le croire ? » Primo : il est faux de dire que toutes les photos ont été retrouvées par ceux qui les cherchaient. Secundo : des listes ont de toute évidence disparu. Tertio : le simple fait que le nom de Norng Cheng ne soit pas dans ces listes mais que sa biographie ait été retrouvée prouve que des documents manquent et que le nombre de morts à S21 dépasse les 12 380.
Duch s’explique auprès du juge Jean-Marc Lavergne : « Je n’objecte pas à la teneur de la déclaration de Norng Chanphal à savoir que c’est une personne qui a effectivement souffert et qui s’est trouvée séparée de son père et de sa mère. Son père est bien mort entre les mains des gens de Tuol Sleng. [Duch, debout, brandit le document] Pour ce qui est de sa mère et de Norng Chanphal lui-même, où ont-ils souffert ? Je ne sais pas. Par conséquent si l’on retrouve un document, oui, on aura la preuve que sa mère a été envoyée à S21. […] Probablement sa mère a souffert dans un autre centre de sécurité ou il se peut que sa mère ait été envoyée à S24. »
Plan fixe sur l’enfant rescapé
Le co-procureur William Smith n’y tient plus. « Il semble que la position de l’accusé et de la défense change en fonction des pièces qui sont produites. Par exemple au départ, l’accusé pensait que le père du témoin ne pouvait avoir été à S21. Cependant après la production des aveux, il a concédé cela. » Pour passer au-delà de tout doute raisonnable, le co-procureur propose de visionner la séquence vidéo du film tourné par les Vietnamiens et qui reste contesté par la défense. « Il faudrait voir l’extrait de cette séquence vidéo de manière à pouvoir demander [à Norng Chanphal] s’il était bien à S21. » Alain Werner presse la cour de statuer quant à cette séquence et de profiter de la présence de Norng Chanphal, visiblement éprouvé par son témoignage au tribunal.
Les juges en conciliabule choisissent de présenter non la séquence mais une image fixe avec deux enfants encadrés par des soldats vietnamiens. Norng Chanphal n’hésite pas : « Le garçon le plus grand, sans haut, c’est moi. A droite, le petit garçon c’est mon petit frère. […] J’aimerais ajouter ce qui suit : lorsque les soldats m’ont posé des questions, je ne savais pas que j’étais filmé. »
Bonjour,
C’est Rithy Panh qui m’a conseillé de voir votre site. Votre compte rendu est remarquable et je vous félicite et vous remercie de nous permettre de participer au procès de façon si vivante.
Je ne manquerai pas d’essayer de vous rencontrer lors de mon prochain passage à Phnom Penh.
Bonjour,
Merci infiniment à Anne-Laure POREE pour ce travail titanesque.
Vous lire est une nécessité, un devoir mais aussi une souffrance.
Mon désespoir est bien grand face à tant d’atrocités gratuites, méthodiques…
Que dire à mes enfants ?
Encore merci de nous permettre de suivre ce procès hallucinant.
Bon courage et à bientôt